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title | date | categories | summary | intro | imgExplanation | |
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Partager un fichier via BitTorrent sous Debian | 2024-03-28 |
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J'ai passé une bonne heure à chercher comment faire sans trouver de documentation clé en main. Du coup, j'ai fait un petit billet pour vous livrer les quelques commandes magiques 🎉. | Récemment, j'ai du transmettre à une personne une archive d'une centaine de Go, dont le téléchargement derrière un `nginx` finissait toujours par échouer. J'ai alors décidé de créer un torrent et de le partager depuis mon serveur, et j'ai été étonné du peu de documentation clé en main sur le sujet. Voilà ma petite contribution ; je suis preneur·se si vous trouvez quelque chose d'autre 😉. | En image d'illustration, un extrait de la délicieuse [pub anti-piratage](https://en.wikipedia.org/wiki/You_Wouldn%27t_Steal_a_Car) maintes fois détournée. |
Prérequis
On va utiliser Transmission, un client BitTorrent libre très utilisé, qui a l'avantage de proposer une CLI simple d'utilisation et de pouvoir gérer la création de torrents.
Pour ce faire, on installe deux paquets :
sudo apt install transmission-daemon transmission-cli
Puis on lance le daemon Transmission :
sudo systemctl start transmission-daemon
On peut vérifier sur quel port il écoute :
sudo ss --tcp -pn
ESTAB [...] REDACTED_IP:51413 [...] users:(("transmission-da",pid=3840919,fd=24))
Le port 51413
est le port TCP par défaut de Transmission. Il existe plusieurs mécanismes pour échanger des fichiers via BitTorrent, et ici on utilisera le plus simple : Transmission annoncera qu'on peut contacter notre serveur sur ce port.
{{}}Si vous avez un pare-feu restrictif, c'est le moment d'ouvrir le port 51413
.{{}}
Configurer Transmission
Transmission a la fâcheuse habitude d'écraser sa configuration au redémarrage s'il n'est pas arrêté lors de la modification.
On commence donc par stopper le daemon :
sudo systemctl stop transmission-daemon
Pour nous faciliter la vie, on va changer un paramètre dans le fichier de configuration :
sudo vim /etc/transmission-daemon/settings.json
On passe rpc-authentication-required
à false
. L'authentification RPC est souvent utilisée pour contrôler Transmission à distance. Ici, on se facilite les commandes.
{{}}Pas d'inquiétude, une whitelist par défaut limite l'authentification à localhost
, donc si vous avez l'entière maîtrise sur votre serveur, je n'y vois pas d'inconvénient majeur. Après, je ne suis pas læ plus strict·e niveau sécurité 😇.{{}}
On redémarre le daemon :
sudo systemctl start transmission-daemon
Créer un torrent
Pour créer un torrent avec Transmission, on a besoin de deux choses :
- Un répertoire ou un fichier à partager ;
- Une liste de trackers.
Les « trackers » sont des genre d'annuaires où s'enregistrent les pairs possédant tout ou partie des fichiers d'un torrent. Ces pairs sont appelés seeders, ils partagent. Les autres, qui veulent récupérer des fichiers, sont des leechers. Grâce aux trackers, les leechers récupèrent la liste des seeders 🌱. On peut être les deux à la fois d'ailleurs : récupérer un morceau de fichier tout en en partageant un autre.
Une fois cette liste récupérée, la transmission se fait en pair-à-pair ↔️.
{{}}Pour les plus curieux·se d'entre vous, il existe aussi une méthode entièrement décentralisée qui repose sur les tables de hachage distribuée.{{}}
Il existe des trackers publics et privés. Les trackers publics sont maintenus parfois par des associations, parfois par des individus, mais ils sont loin d'être stables ; ils peuvent être suspendus ou surchargés. L'idéal est donc d'associer plusieurs trackers public à un torrent pour être sûr·e qu'au moins un des trackers soit accessible lors du leech, et pour éviter le côté « centralisation », par vraiment dans la philosophie des torrents.
{{}}Sur ce dépôt, tu trouveras une liste très active des trackers publics fonctionnels.{{}}
Allez, c'est parti ! Imaginons maintenant que tu aies un dossier perfectly-legal
que tu souhaites seeder. Voici comment créer le fichier torrent :
# Rajouter plusieurs trackers en répétant l'option -t ; j'en mets 4 ou 5.
transmission-create perfectly-legal -t <tracker_1> [-t <tracker_2> ...] -o perfectly-legal.torrent
{{}}Plus le dossier est gros, plus la création du torrent est longue ; plusieurs minutes pour 100Go.{{}}
Le torrent ne contient finalement pas grand chose : entre autres, le nom du dossier, la liste des trackers et le hash du torrent, indispensable pour l'identifier sur les trackers. Ce hash dépend bien sûr du dossier et de son contenu.
{{}}Utilise la commande transmission-show perfectly-legal.torrent
pour l'inspecter.{{}}
Seeder le torrent
Avant de se mettre à seeder, il faut copier notre dossier perfectly-legal
dans le dossier de téléchargement de Transmission, sinon le daemon ne se rendra pas compte qu'il peut seeder !
rsync -av perfectly-legal /var/lib/transmission-daemon/downloads/
{{}}Tu peux modifier le chemin dans le fichier de conf, clé download-dir
😉.{{}}
Puis tu peux lancer le seed :
transmission-remote -a perfectly-legal.torrent
En réalité, cette commande pourrait aussi lancer un leech, si le fichier était hébergé autre part. C'est le principe même des torrents : tu peux être à la fois seeder et leecher.
Ici, Transmission commence par se rendre compte qu'il possède le fichier et en vérifie l'intégrité. Tu peux suivre cette évolution comme ceci :
watch -n .1 transmission-remote -l
ID Done Have ETA Up Down Ratio Status Name
1 100% 502.4 MB Done 0.0 0.0 0.0 Idle perfectly-legal
Dès que tu es à 100%, c'est bon. Transmission annonce alors aux différents trackers qu'il a le dossier et peut le seeder.
Côté client, j'utilise qBitTorrent pour gérer les torrents que je télécharge. Quand j'ouvre perfectly-legal.torrent
et que je commence le téléchargement, chaque tracker m'indique un pair. Logique, c'est le serveur depuis lequel le dossier est seedé. Quand je regarde ses informations, je vois :
{{